Le président Obama annonce le succès d’une « targeted operation » par un « small team » contre un « terrorist who was responsable for the murder of thousands of innocent men, women and children », et afin de « bring him to justice ». L’action est donc présentée comme une opération de police, menée contre un criminel, et non comme un acte de guerre, menée contre un Etat. Certes, l’action a été menée « deep inside Pakistan », et le président ajoute que « over the years I’ve repetedly made clear that we would take action within Pakistan if we knew where Bin Laden was ». Cependant, il ajoute que doit se poursuivre la « cooperation with Pakistan » contre l’ennemi commun. Le président ne mentionne pas les protestations pakistanaises contre le raid (v. p. ex. Ministry of Foreign Affairs, May 9, 2011,http://www.mofa.gov.pk/Press_Releases/2011/May/PM_09_05_2011.htm). En tout état de cause, ces dernières ne se réfèrent, pas plus que ne le fait le président Obama, à l’article 2 § 4 de la Charte ni plus généralement au jus contra bellum. Fait significatif, le Pakistan ne se plaint que d’une violation de sa souveraineté. On comparera ce précédent avec profit à celui de l’opération (qui, elle n’avait pas été couronnée de succès) de sauvetage menée en Iran sous la présidence de Jimmy Carter. Dans ce dernier cas, évoqué plus haut, on a vu que le contexte conflictuel des relations entre les deux Etats concernés avaient mené ces derniers à considérer que le seuil d’applicabilité de l’interdiction du recours à la force avait bel et bien été franchi.
Lien vers une version complète de la déclaration : http://www.youtube.com/watch?v=m-N3dJvhgPg
Ius contra bellum 