Entrevue de celle qui était alors conseillère à la Sécurité nationale des Etats-Unis au sujet de la légitime défense préventive. On est devant un discours relativement construit sur le plan juridique, où Condoleezza Rice invoque la crise des fusées de 1962 comme précédent. Un argument qui paraît quelque peu anachronique, dans la mesure où l’on sait qu’il n’a pas été invoqué à l’époque par l’administration Kennedy, laquelle avait préféré invoquer une (par ailleurs plus que douteuse) base juridique constituée par une action collective de l’Organisation des Etats américains (v. S/PV.1022, 23 octobre 1962). Il est intéressant à ce sujet de recueillir l’un des conseillers juridiques de cette administration qui explique le raisonnement tenu à l’époque : « The fact that the world had entered the nuclear age was not a good reason, in our view, to stretch the careful limits on preemption that had been set by Webster more than a century before. Accordingly, we sought to develop a different legal rationale based on the action of the Organization of American States in voting to endorse the Cuban quarantine. Admittedly, the OAS rationale was not entirely convincing, given the requirement in Article 53 of the UN Charter that no ‘enforcement action’ can be undertaken by a regional organization without Security Council approval. But at least we had avoided opening up the ‘Pandora’s box’ of Article 51. To vary the metaphor, we felt that if we had to punch a hole in traditional legal restraints on the use of force, the hole should be as small as possible » (Richard N. Gardner, « Neither Bush nor the ‘Jurisprudes’ », A.J.I.L., 2003, pp. 587-588).
Lien vers une version plus complète: http://www.youtube.com/watch?v=ci1634B19Y4